radio – Carrefour des Arts

Interview radio de Jean-François Spricigo par Marianne Durand-Lacaze à l’occasion de l’exposition anima à l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France à Paris.
Diffusée le 10 janvier 2010 dans l’émission Carrefour des Arts de Canal Académie.
Durée : 26min 17sec

radio – l’Œil libre

Interview radio de Jean-François Spricigo par Christine Coste à l’occasion de l’exposition anima à l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France à Paris.
Diffusée le 3 novembre 2009 à 11h dans l’émission l’Oeil Libre d’Aligre FM.
Durée : 55min 43sec

anima

2010.01.09    –    2010.02.13    Louis Stern Fine Arts (Los Angeles, USA)
2009.10.28    –    2009.11.21    Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France (Paris)

L’Un des Leurs
par Robert Delpire

L’homme a toujours eu des rapports très diversifiés avec l’animal. Selon les époques, selon la nature de chacun, selon ses fonctions, sa culture, aussi selon le climat dans lequel ils vivent l’un et l’autre.
Mais il s’agit ici de photographie. Les variétés d’approche deviennent aussi nombreuses que les spécialités professionnelles. On retrouve chez l’homme muni d’une caméra les mêmes réactions primaires, affectives, viscérales, de ceux qui, comme Buffon, aiment les chiens et détestent les chats. Mais il y a des variantes qui tiennent à la technique même. Un naturaliste ne peut se comporter, c’est l’évidence, comme un ornithologue.
Pourtant il y a ceux, rares, qui aiment tous les animaux pour ce qu’ils sont. De la fourmi à l’éléphant, de la grenouille au phoque, de l’oiseau au félin. Jean-François Spricigo est de ceux-là.
Si l’animal n’est pas le thème unique de ses images, il est une constante dans sa quête de l’image juste, celle qui n’est pas faite pour décrire, pour illustrer un texte mais celle qui prouve un intérêt profond pour l’animal qui exprime une empathie, une émotion.
Chacune des photographies de Jean-François Spricigo est un témoignage, non sur l’apparence de l’animal choisi mais sur sa spécificité, sur son identité. J’ai envie de dire sur sa psychologie. Sur ce qu’il y a de surprenant dans la gestuelle d’un prédateur et d’intrigant, d’inquiétant dans son regard, sur ces moments intenses ou un animal se révèle dans ce qu’il a de plus vrai, dans le bonheur d’être en vie et de se rouler au soleil, dans la peur et la faim.
Jean-François Spricigo me fait oublier les hommes qui s’intéressent aux animaux pour avoir le plaisir de les tuer. Canard ou lapin, gazelle ou guépard tout est bon à tirer. Dans le meilleur des cas pour manger. Souvent pour prouver leur aptitude au fusil. Ou pour accumuler les trophées. Pour mettre une tête de tigre dans le salon ou pour utiliser une main de gorille comme cendrier.
Les trophées de Jean-François Spricigo sont des images qui prouvent un profond respect pour l’animal quelle que soit sa race. Il ignore toute hiérarchie. Il est avec l’âne, comme il est avec le cheval ; avec le chat, comme avec le chien. Il est l’un des leurs. Comme je le suis moi-même. Il me réconcilie avec l’homme.

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Publication

2009

Photographies et texte pour Photo Nouvelles du mois de décembre à l’occasion de l’exposition « anima »
hors-série de la Revue des Deux Mondes

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Presse papier

2010

03.15    Artillery

2009

12.01    Réponses Photo Hors Série n°4
11.16    Connaissance des Arts Spécial Photo
11.15    Los Angeles Times
11.11    Télérama Sortir
11.11    Le Figaroscope
11.11    L’Officiel des Spectacles
11.01    Réponses Photo
11.01    Le Journal du Dimanche
11.01    Photo Nouvelles
11.01    Chasseur d’Images
11.01    Paris Mômes
10.30    France 3
10.30    France 2
10.30    Vif L’Express Week-End
10.29    20 Minutes
10.28     Pariscope
10.27    À Nous Paris
10.01    Foto Kvartáls
09.30    L’Oeil
09.28     Palace Costes
09.03    Image & Nature
09.01    Connaissance des Arts Spécial Photo
07.01    Beaux-Arts Magazine
06.12    Vif L’Express Week-End
05.16    Magazine Foto
02.13    La Dépêche
01.01    Le Photographe

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Presse radio

2010

01.10    Canal Académie – Carrefour des Arts

2009

11.18    France Inter – L’Humeur Vagabonde
11.03    Aligre FM – L’Oeil Libre

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Presse TV

2010

01.__ Dailymotion – Consulat de France à Los Angeles

2009

11.__ Youtube – Hervé Le Goff

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Dossier de presse anima – Académie des Beaux Arts de l’Institut de France

prelude

2009.04.16    –    2009.05.26    Simonis Gallery (Varsovie)
2008.02.27    –    2008.04.05    Agathe Gaillard (Paris)

La nuit sera noire et blanche
par Anne Biroleau

Le sentiment tragique de la vie traverse et soutient l’univers de Jean-François Spricigo. Non un tragique ostentatoire et démonstratif ; nous sommes loin chez lui des déclarations définitives sur la Vanité du monde et la contingence des choses et des êtres. Il ne démontre aucunement l’inutilité, n’en forme pas le concept, mais se place dans son champ, qui est celui de l’art. Il faut l’affirmer et l’œuvre de Jean-François Spricigo le proclame, l’art est inutilité fondamentale. La photographie lui est aussi naturelle semble-t-il que la faculté de voir et de respirer. Les interstices du visible, « les portes d’ivoire et de corne » de l’imaginaire, les labyrinthes de la représentation, s’ouvrent devant lui comme des voies royales, non pour aller vers l’imaginaire, l’au-delà et l’imperceptible, mais pour les faire venir à nous, nous les offrir tels que jamais nous ne les aurions saisis.
Etrange photographe, celui qui tournant son objectif vers la perpétuelle et inquiétante mutité des choses, nous les montre non dans leur présence réelle, mais dans leur possible et sensible évanouissement. C’est dans cette évanescence, peut-être, que repose la vraie nature du tragique. L’univers de Jean-François Spricigo n’est guère plus étendu que la distance où porte son regard. Il est fait de moments banals, de voyages peu lointains, de visages familiers, de présences amies, d’animaux dépourvus d’exotisme. Pourtant, c’est un monde du glissement, un monde où tout se transforme sans cesse ainsi que dans les mythes fondateurs des grecs, un univers où les lumières émergent de l’intérieur de l’image, à l’exemple des lueurs qui guident vers la mort ou le salut les héros des contes de fées. Les images semblent émerger d’une profondeur d’ombre infinie, le mouvement qui les habite n’est plus celui de la photographie, pas encore celui du cinéma. Il est le mouvement du récit, de la narration, du conte. Toutes ces photographies se répondent, s’appellent, s’engendrent les unes les autres en un réseau potentiellement infini. Un réseau qui couvre son monde, comme si la carte se superposait exactement au territoire, comme si l’image transposait exactement le songe. Les photographies de Spricigo sont étoilées de fractures, parsemées de traces et d’accidents, d’éraflures et de manques. Il les accepte et en fait œuvre, le coup de dés du hasard n’a jamais été aussi présent que dans cette œuvre, pourtant maîtrisée de bout en bout.

Etablir une filiation de l’œuvre de Spricigo amène sans nul doute à évoquer les meilleures images de Mario Giacomelli, non pour la parenté de sujets que constituent les images de l’abattoir ou de l’asile, mais pour la richesse des plans, la virtuosité des équilibres, la maîtrise des valeurs, pour l’audace dans le traitement du tirage. Le grain y prend une ampleur somptueuse, une violence troublante, devient lui-même part du récit qui s’élabore. Mais Spricigo n’entreprend nullement un grand récit philosophique ou une saga de la vieillesse à l’exemple du photographe italien. Il reste dans l’en deçà, son monde n’appartient qu’à lui. Il le fait nôtre pourtant, notre recherche d’une image fondatrice et originelle surgie droit de la mémoire et de l’enfance, trouve son accomplissement dans sa vérité à lui. C’est cela. « Ça  a été » aussi pour nous. C’est en quoi son univers apparemment si restreint, si étroit touche à l’universel. Peu d’artistes possèdent l’apanage de faire disparaître en un seul geste la frivolité et la superficialité, d’aller droit à l’essentiel et de ne pas s’en écarter, dans un art aussi mince que celui de la photographie, nous découvrons la « profondeur de la peau » évoquée par Nietzsche.
Le monde intime que cette œuvre ouvre pour nous semble trouver son essence dans la dernière phrase écrite par Gérard de Nerval, le soir même de sa mort :
« Ne m’attendez pas ce soir car la nuit sera noire et blanche. »

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Presse papier

2009

05.16    Magazine Foto

2008

04.01    Marie Claire
03.01    TGV Magazine
03.01    Connaissances des Arts Spécial Photo
02.01    Exporama

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Presse TV

2008

03.18    No Télé – Puls

radio – Double Culture

Interview radio de Jean-François Spricigo par Tewfik Hakem à l’occasion de l’exposition silenzio.
Diffusée le 6 avril 2006 dans l’émission Double Culture de France Culture (Radio France).
Durée : 15min 12sec

silenzio

2009.10.19 – 2009.10.25    Bibliothèque d’Østerbro (Ambassade de Belgique à Copenhague, Danemark)
2008.01.11 – 2008.02.28    Excellence (Bruxelles)
2007.04.21 – 2007.06.25    Cultuurcentrum (Hasselt, Belgique)
2006.04.22 – 2006.05.15    Centre Wallonie Bruxelles (Paris)
2006.04.06 – 2006.04.30    artcore (Paris)
2005.09.21 – 2005.11.06    Contretype (Bruxelles)

 

Un Visionnaire intempestif et libre
par Marcel Moreau

J’aime beaucoup ce qu’il fait, je veux dire ce qu’il défait. Son savoir-défaire fait mieux que bien des accomplissements.
Il est facile d’être un faiseur. Il suffit de donner du paraître, toujours plus de paraître, à la florissante entreprise des faillites de l’être. L’ « air du temps » est propice aux faiseurs. Le temps des faiseurs s’emploie à accoutumer le regard – l’esprit aussi – à la séduction vénale des mirages de société. Il le conditionne à la berlue, en tant que valeur marchande. Au fond, quand on y songe, rien de plus proche de la prostitution qu’un regard, en cette époque où le spectaculaire décide, en maître, du destin des hommes et des choses. À l’immense devanture des images, les apparences offrent leurs charmes au regard. Le regard ne met pas longtemps à acheter son plaisir de regarder. Les profondeurs peuvent aller « se rhabiller ». Nue, leur vérité décourage la crédulité, jugule le vice, nous rappelle que la connaissance n’est pas fille facile, dont on jouirait à la sauvette. Elle n’est donc pas de mise.

À une époque où, hélas, la frivolité flatte et règne, l’œuvre de Jean-François Spricigo fait, face à cette frivolité, figure d’hérésie ô combien nécessaire.
Le photographe de toute évidence n’est pas de la religion des montreurs d’appas. Montrer, ce n’est pas assez pour lui. Montrer les appas, c’est trop. Il ne s’agit pas, dans son cas, de nier le visible, mais de le renvoyer à ses soubassements, ses ratés, ses tares, ses failles, ses brouillons, pour les aimer, les faire aimer. Il sait plus que tout autre que s’il y a de la beauté dans ce monde, ses origines sont convulsives, quelquefois misérables : un effort insensé des ténèbres, ou de la boue, pour se poser en architectes. Jean-François retourne aux origines, à l’informe matrice, non pour l’enjoliver : en vue d’en relégitimer les bases chancelantes, friables, rebelles à l’esthétisation à tout prix, comme dogme, mode, source d’illusion, de facticité, donc de profit.
En pénétrant cette œuvre, en m’attachant à elle par ses alluvions, je me sens confirmé dans une de mes rares certitudes : l’ostentation nous ment, elle n’existe que pour plastronner, debout dans sa perversité, voire sa cupidité.
Il y a bien des années, j’écrivis ceci : « Vivre, pour moi c’est battre de vitesse ma décomposition. »

Surgir le premier, soit par un art, soit par toute autre forme de dépassement de soi, y compris, évidemment, en amour, sur cette ligne d’arrivée imaginaire qui sépare le passionnel du putrescible et le putrescible de l’anéantissant, c’était ce que j’appelais alors vivre. À ce jeu, je ne gagnais qu’accès d’ivresse, fulgurances d’orgasmes, mais je les gagnais contre l’extrême conscience que j’avais de mes progrès en dégradation. Pour vivre, le photographe n’a pas besoin de se jeter sur la ligne d’arrivée. C’est au départ, dans son œil du dedans, que se produit l’événement. Ici, point de compétition entre le périssable et l’au-delà du périssable. Sous l’œil du dedans, le périssable, intime et universel, en devient un mouvement créatif, fondateur, comme vital, une décomposition surmontée d’un vouloir. Une œuvre naît, ne cesse de naître, qui pousse la cruelle lucidité au paradoxe d’être en même temps une délivrance. L’œil du dedans se retourne dans ses frontières cavitaires, les recule. Il ratisse large dans les anfractuosités du visible. Il nous libère de notre dépendance envers l’insigne superficialité des petits arrangements – traditionnels – avec la réalité des gouffres. Avec lui, ce qui se meurt en nous n’est plus tout à fait d’un délabrement indigne d’une vivacité. Ce qui se meurt en nous, c’est ce qui se meurt aussi concomitamment dans nos civilisations de l’avoir, au détriment de l’être. La différence, c’est que l’œil du dedans voit plus loin et plus fort que ne le peuvent ou que ne le veulent les accélérations aveugles de l’histoire.
Le rythme de Spricigo n’est pas le mien, manifestement. Mais c’est comme si, généalogiquement, ils se rejoignaient, sur une même ligne, ni de départ ni d’arrivée ni tout à fait d’ailleurs, là se donnent mystérieusement rendez-vous l’exigence de vérité de l’un et celle de l’autre.
J’ajouterai à cela, tout simplement, mon plaisir d’avoir découvert un authentique artiste.

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Publication

2005

« silenzio », livre de photographies
Éditions Yellow Now – ISBN 2-87340-198-2

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Presse papier

2005

11.01    Exporevue
11.01    L’Art Même
10.06    Trends Tendances
10.01    Elegy
09.28    Le Soir Mad
09.22    The Bulletin
09.21    Télé Moustique
05.01     Marie Claire
04.19    Le Courrier de l’Escaut
04.16    Le Soir Victor
04.15    Le Vif L’Express

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Presse radio

2006

04.06    France Culture – Double Culture

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Presse TV

2005

12.07 TV5 Monde – Hep Taxi !
11.27 No Télé – Info HO
10.21 RTBF La Une – Hep Taxi !

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Dossier de presse silenzio – Contretype