voyage d’hiver

Depuis son exposition au Botanique il y a une dizaine d’années, l’artiste belge Jean-François Spricigo a parcouru bien des chemins. Résident du CentQuatre à Paris, à la Casa Velasquez à Madrid ou à l’Academia Belgica à Rome, il n’a cessé d’approfondir son langage photographique empreint d’amour de la solitude et des animaux, d’étrangeté fantomatique.
La musique, également, accompagne ses images depuis longtemps, sous diverses formes. Clips pour Albin de la Simone ou pour le groupe bruxellois BaliMurphy, collaborations avec le pianiste Alexandre Taraud, son univers s’habille également d’éléments cinématographiques.
C’est dans un corpus foisonnant d’images que la A-Galerie a choisi un ensemble de saison, dicté par l’atmosphère du Voyage d’hiver de Franz Schubert. Comme cette célèbre pièce pour piano et voix, les photographies de Jean-François Spricigo résonnent de voyage, d’intériorité au romantisme certain. Les images témoignent, comme l’histoire du voyage d’hiver, de la rencontre entre la poésie et la musique, des hasards des collusions. Après la nuit (« Notturno »), le silence (« Silenzio »), et la Romance (« Romanza »), Jean-François Spricigo continue ses voyages aux croisements des disciplines, tout en explorant un monde qui n’appartient qu’à lui seul, même s’il nous semble déjà l’avoir vu un jour de discernement fugace.
Jean-François Spricigo n’est pas que photographe, et c’est sans doute pour cela que ses images nous semblent autant parler de cette discipline. Il lui rend ses ombres et ses lumières, la mélodie des silhouettes, son enfance et sa mémoire.
Vols d’oiseaux, mer d’Ouessant, portraits visibles et invisibles, chiens accompagnateurs et notes furtives composent cet ensemble inédit pour sa première exposition en Belgique depuis une dizaine d’années de rencontres, d’arpèges et de marches.

François Delvoye
Novembre 2017

Vernissage le jeudi 14 décembre de 18h30 à 21h, en présence de l’artiste.

A. galerie
rue du Page, 25
1050 Bruxelles
Belgique

Tel. +32 (0)2 534 80 59
Mob. +32 (0)476 879 139

delvoyefrancois@hotmail.com

Du mardi au samedi de 11h à 14h et de 14h30 à 19h

PLATINUM

exposition du 11 juin au 25 juillet 2015

PLATINUM propose une sélection de photographies tirées par la technique du platine.

Platinum - JF SpricigoVéritable « Rolls Royce » de la photographie, le tirage au platine possède une plus large gamme de gris. Il restitue plus de détails du négatif qu’un tirage argentique, apportant plus de nuances et de profondeur à l’image. Cette technique, prisée par les artistes de la Photo Sécession (formé par Alfred Stieglitz), les maîtres modernes comme Paul Strand ou Josef Sudek, et ravivée dans les années 1980 par Irving Penn, produit des tirages peu fragiles, dont la surface ne se brise pas, dont l’image ne passe pas à la lumière du soleil : une œuvre d’art à l’épreuve du temps.

De plus en plus de photographes aujourd’hui se sont remis à cette technique pour ses qualités esthétiques et d’archivage. L’exposition propose un large choix d’images d’artistes confirmés et à découvrir. Outre les photographes présents lors de l’exposition parisienne, l’exposition PLATINUM propose, à Bruxelles, des images des photographes belges Karel Fonteyne et Jean-François Spricigo.

Une exposition collective de tirages au platine de :
Nick Brandt, Patrick Demarchelier, Elliott Erwitt, Kenro Izu, Steven Lyon, McDermott & McGough, Irving Penn, jean de Pomereu, Satoshi Saïkuza, Hamid Sardar-Afkhami, Mark Seliger, Takeshi Shikama, Albert Watson, Karel Fonteyne, Jean-François Spricigo.

A-Galerie
25 Rue du Page
1050 Bruxelles

miroirs de l’intime

2011.03.23 – 2011.04.24    Contretype (Bruxelles)

Exposition collective avec :

Jean-Paul Brohez
Michel Castermans
Thomas Chable
Daniel Desmedt
François Goffin
Philippe Herbet
Alain Janssens
Chantal Maes
Armyde Peignier
Pol Pierart
Lucia Radochonska
Jean-François Spricigo
Satoru Toma
Jean-Louis Vanesch

L’exposition réunit un choix significatif de photographies extraites de 14 expositions monographiques présentées et diffusées par Contretype entre 2004 et 2011 et ayant fait l’objet d’une publication chez divers éditeurs en Communauté française.
Plus qu’une simple compilation, il s’agit dans cette exposition de mettre en lumière les liens entre des auteurs aux pratiques très différentes et d’affirmer (encore et toujours) les spécificités de la photographie d’auteur.
Le titre choisi pour cette exposition est significatif.
Si nous retenons comme définition du mot miroir «une surface servant à réfléchir la lumière de façon à produire l’image des personnes et des choses» ou, de façon plus abstraite, «ce qui offre à l’esprit l’image, la représentation des personnes, des choses, du monde»*, nous pouvons considérer que le mot miroir est un synonyme de photographie.
Quant à la notion d’intime, elle est à prendre à la fois dans le sens d’intérieur: «ce qui est contenu au plus profond d’un être»* et dans celui de l’expression de convictions les plus profondes.
Ce qui nous éloigne définitivement d’un regard formaté pour et par les normes de la communication.
Si tout est dit, reste à voir !

Jean-Louis Godefroid

 

radio – journal 13h

Interview radio de Jean-François Spricigo à l’occasion du prix de la Fondation belge de la Vocation reçu en 2008.
Diffusée le 21 mai 2008 au journal de 13h de La Première (RTBF).
Durée : 3min 13sec

radio – la Pensée et les Hommes

Interview radio de Marcel Moreau et Jean-François Spricigo par Thierry Génicot à l’occasion de l’exposition notturno au Botanique (Bruxelles).
Diffusée le 7 juillet 2007 dans l’émission La Pensée et les Hommes de La Première (RTBF).
Durée : 30min 37sec

notturno

2010.01.06 – 2010.01.30    Le Grand R (scène nationale La Roche-sur-Yon, France)
2009.01.06 – 2009.02.28    Parvis (scène nationale Tarbes Pyrénées, France)
2007.06.20 – 2007.07.17    Botanique (Bruxelles)

L’appel silencieux
par Philippe Grimbert

La photographie n’est pas qu’une affaire de regard, nous le savons tous, nous qui tentons de retenir ces instants fuyants, qui nous retournons sur nos objets perdus, qui caressons du bout des doigts ces visages disparus, ces bouquets depuis longtemps fanés, ces jardins qui reposent aujourd’hui sous des dalles de béton. La photographie est affaire de temps et le temps, toujours, nous parle de la mort. Comment en arrêter la course ? La paupière de l’obturateur, dans son battement imperceptible, tente cet impossible : elle découpe le temps en infimes portions et cette décomposition, paradoxalement, est sa manière de lutter contre une autre décomposition, celle qui guette tout vivant.
Ce n’est pas un hasard si, peu de temps après sa découverte, l’invention de Niepce a tenté de saisir certaines manifestations de l’Au-delà sur ses images sépia : on y voit des femmes hallucinées, des médiums renversés dont la  bouche béante vomit la silhouette translucide d’un ectoplasme. Entouré d’un tourbillon de voiles, il s’élance vers le ciel comme la fumée d’un cigare. C’est une expérience spirite, c’est un revenant, c’est avant tout une illusion bien sûr, mais une illusion qui permet de réunir sur une même photo le passé et le présent, condensés en un temps unique, auquel pourrait venir s’ajouter un troisième, celui de toutes les crédulités à venir. On peut sourire de ces expériences d’autrefois, de leur naïveté ou de leurs pièges trop apparents, mais ne nous enseignent-elles pas l’essence de la photographie : tout cliché ne condense-t-il pas les trois temps qui règlent notre rapport au monde, ce qui est, fut et sera ? Est-il une photo qui ne se lance à la poursuite d’un fantôme ?
L’univers de Jean-François Spricigo se développe au cœur même de cette question. Lorsqu’il évoque sa démarche, il  témoigne de ce souci : l’appareil au poing, dit-il, le voilà parti, chasseur de fantômes, explorateur à la recherche d’une trace, d’un ailleurs. Ses images sont parsemées d’indices : rayures, poussières qui enneigent le cliché, empreinte des doigts du photographe. Voilà pour la trace. Et ce que ses photos représentent s’ouvre en abîme sur un au-delà, une Autre scène : mordu par la mer le rivage noir, hanté par son occupant le fauteuil abandonné sous la clarté lunaire de l’abat-jour, abattu par l’imminence du coup fatal le regard de l’animal. Voilà pour l’ailleurs. Et les trois temps, toujours : visages promis à la mort, figés aujourd’hui dans ce qu’ils étaient autrefois, enfants emportés par l’urgence d’une horloge qui se précipite et les rend flous avant l’heure, vieillards endormis déjà décomposés. Ces images ont le noir, le gris, le blanc de ces radiographies affichées sur un mur de lumière et qu’il faut interpréter, à la recherche d’un signe. Elles ont la surexposition, le flou, le bougé de ces photos ratées qui affichent aux yeux de tous l’inconscient du preneur de vues. Et elles ont l’évidence des œuvres majeures, cette brutalité sans fard qui nous renvoie à nos abîmes.
Marais noyés, villes crépusculaires, paysages désertés où vibre l’annonce d’une apparition : l’absence lumineuse qui habite ces lieux y prend la consistance de l’ectoplasme, celui que cherchaient à piéger nos aïeux photographes. Mais on ne peut croire aux fantômes que si on ne les voit pas, Jean-François Spricigo l’a compris, reporter de l’invisible il détient le privilège de savoir suggérer ces présences sans les démasquer, paratonnerre il attire sur lui les  foudres muettes, antenne dressée face à la nuit il capte l’appel silencieux de ce qui n’est déjà plus.

 

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Presse papier

2009

02.13    La Dépêche

2007

07.04    Zone 02
06.28    La Libre Match
06.28    Brussel Deze Week
06.24    De Zontag
06.19    Bxl Blog
06.13    Knack
06.01    Grain and Pixels
06.01    Marie Claire

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Presse radio

2007

07.06    La Première – La Pensée et les Hommes
06.27    Radio Judaïca – Au fil de l’Art
06.23    La Première – Culture Club

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Presse TV

2007

06.29    Arte – Cinquante Degrés Nord

radio – au fil de l’art

Interview radio de Jean-François Spricigo à l’occasion de l’exposition notturno au Botanique (Bruxelles).
Diffusée le 7 juin 2007 dans l’émission Au Fil de l’Art de Radio Judaïca.
Durée : 17min 55sec