Interview radio de Jean-François Spricigo à l’occasion du prix de la Fondation belge de la Vocation reçu en 2008.
Diffusée le 21 mai 2008 au journal de 13h de La Première (RTBF).
Durée : 3min 13sec
Tag Archives: Belgique
Fondation belge de la Vocation
Diffusé lors de la remise du prix de la Fondation belge de la Vocation le 13 mai 2008.
Réalisé par Vanja d’Alcantara.
Durée : 2 min 59 sec
radio – la Pensée et les Hommes
Interview radio de Marcel Moreau et Jean-François Spricigo par Thierry Génicot à l’occasion de l’exposition notturno au Botanique (Bruxelles).
Diffusée le 7 juillet 2007 dans l’émission La Pensée et les Hommes de La Première (RTBF).
Durée : 30min 37sec
TV – 50 Degrés Nord
notturno
• 2010.01.06 – 2010.01.30 Le Grand R (scène nationale La Roche-sur-Yon, France)
• 2009.01.06 – 2009.02.28 Parvis (scène nationale Tarbes Pyrénées, France)
• 2007.06.20 – 2007.07.17 Botanique (Bruxelles)
L’appel silencieux
par Philippe Grimbert
La photographie n’est pas qu’une affaire de regard, nous le savons tous, nous qui tentons de retenir ces instants fuyants, qui nous retournons sur nos objets perdus, qui caressons du bout des doigts ces visages disparus, ces bouquets depuis longtemps fanés, ces jardins qui reposent aujourd’hui sous des dalles de béton. La photographie est affaire de temps et le temps, toujours, nous parle de la mort. Comment en arrêter la course ? La paupière de l’obturateur, dans son battement imperceptible, tente cet impossible : elle découpe le temps en infimes portions et cette décomposition, paradoxalement, est sa manière de lutter contre une autre décomposition, celle qui guette tout vivant.
Ce n’est pas un hasard si, peu de temps après sa découverte, l’invention de Niepce a tenté de saisir certaines manifestations de l’Au-delà sur ses images sépia : on y voit des femmes hallucinées, des médiums renversés dont la bouche béante vomit la silhouette translucide d’un ectoplasme. Entouré d’un tourbillon de voiles, il s’élance vers le ciel comme la fumée d’un cigare. C’est une expérience spirite, c’est un revenant, c’est avant tout une illusion bien sûr, mais une illusion qui permet de réunir sur une même photo le passé et le présent, condensés en un temps unique, auquel pourrait venir s’ajouter un troisième, celui de toutes les crédulités à venir. On peut sourire de ces expériences d’autrefois, de leur naïveté ou de leurs pièges trop apparents, mais ne nous enseignent-elles pas l’essence de la photographie : tout cliché ne condense-t-il pas les trois temps qui règlent notre rapport au monde, ce qui est, fut et sera ? Est-il une photo qui ne se lance à la poursuite d’un fantôme ?
L’univers de Jean-François Spricigo se développe au cœur même de cette question. Lorsqu’il évoque sa démarche, il témoigne de ce souci : l’appareil au poing, dit-il, le voilà parti, chasseur de fantômes, explorateur à la recherche d’une trace, d’un ailleurs. Ses images sont parsemées d’indices : rayures, poussières qui enneigent le cliché, empreinte des doigts du photographe. Voilà pour la trace. Et ce que ses photos représentent s’ouvre en abîme sur un au-delà, une Autre scène : mordu par la mer le rivage noir, hanté par son occupant le fauteuil abandonné sous la clarté lunaire de l’abat-jour, abattu par l’imminence du coup fatal le regard de l’animal. Voilà pour l’ailleurs. Et les trois temps, toujours : visages promis à la mort, figés aujourd’hui dans ce qu’ils étaient autrefois, enfants emportés par l’urgence d’une horloge qui se précipite et les rend flous avant l’heure, vieillards endormis déjà décomposés. Ces images ont le noir, le gris, le blanc de ces radiographies affichées sur un mur de lumière et qu’il faut interpréter, à la recherche d’un signe. Elles ont la surexposition, le flou, le bougé de ces photos ratées qui affichent aux yeux de tous l’inconscient du preneur de vues. Et elles ont l’évidence des œuvres majeures, cette brutalité sans fard qui nous renvoie à nos abîmes.
Marais noyés, villes crépusculaires, paysages désertés où vibre l’annonce d’une apparition : l’absence lumineuse qui habite ces lieux y prend la consistance de l’ectoplasme, celui que cherchaient à piéger nos aïeux photographes. Mais on ne peut croire aux fantômes que si on ne les voit pas, Jean-François Spricigo l’a compris, reporter de l’invisible il détient le privilège de savoir suggérer ces présences sans les démasquer, paratonnerre il attire sur lui les foudres muettes, antenne dressée face à la nuit il capte l’appel silencieux de ce qui n’est déjà plus.
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Presse papier
2009
• 02.13 La Dépêche
2007
• 07.04 Zone 02
• 06.28 La Libre Match
• 06.28 Brussel Deze Week
• 06.24 De Zontag
• 06.19 Bxl Blog
• 06.13 Knack
• 06.01 Grain and Pixels
• 06.01 Marie Claire
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Presse radio
2007
• 07.06 La Première – La Pensée et les Hommes
• 06.27 Radio Judaïca – Au fil de l’Art
• 06.23 La Première – Culture Club
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Presse TV
2007
• 06.29 Arte – Cinquante Degrés Nord
radio – au fil de l’art
Interview radio de Jean-François Spricigo à l’occasion de l’exposition notturno au Botanique (Bruxelles).
Diffusée le 7 juin 2007 dans l’émission Au Fil de l’Art de Radio Judaïca.
Durée : 17min 55sec
TV – Info HO
Reportage sur l’exposition silenzio.
Notélé – émission Info HO, le 27 novembre 2005.
Durée : 3 min 30 sec.
TV – Hep Taxi !
Reportage sur l’exposition silenzio.
RTBF – émission Hep Taxi !, le 21 octobre 2005.
Durée : 4 min 44 sec.
TV – Javas
Reportage sur l’exposition ici, hier.
RTBF – émission Javas, le 16 avril 2005.
Durée : 1 min 16 sec.
ici hier
• 2005.04.05 – 2005.05.15 Maison de la Culture (Tournai, Belgique)
• 2004.03.04 – 2004.05.06 Parvis (scène nationale Tarbes Pyrénées, France)
ici, hier
par Jean-François Bruneau
Ces photos Monsieur ?
C’est du blanc, du gris et du noir.
Bien sûr, face à elles, on peut se sentir mal à l’aise, mélancolique, regarder ailleurs… parce que dehors au moins il fait beau. On peut rire jaune parce qu’elles sonnent trop familier.., on aime imaginer autre chose. On peut rire vert parce qu’elles rendent malade : pas de complaisance pour se prendre en pitié.
Mais ces photos, Monsieur, pourquoi ne pas leur sourire ?
Ces images, elles sont intimes comme des vacances en solitaire : il y a de l’eau et des vagues, grises à force d’être bleues. Et ces chiens pas même écrasés, ces chiens avec toutes ces jolies choses dans les yeux… Il y a des enfants, qui courent plutôt que de savoir où aller. Des jeunes femmes, des reflets. La beauté se devine plus qu’elle ne s’expose. Des gens qui attendent et s’ennuient, peut-être parce qu’ils n’ont pas de jeu de cartes, peut-être parce qu’ils sont déjà morts.
Des fils électriques dans le ciel. Des ruines. Des drapés. Encore des ruines.
Vous avez raison : on pourrait parler du tragique de ces images, de la tension entre la tristesse voilée et l’humour éclatant… Ça crève assez les yeux pour être tu.
Allez-y Monsieur, regardez-les bien, regardez-les encore ces photos.
C’est plus touchant qu’un album de famille… parce qu’on ne reconnaît personne.
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Publication
2004
• « ici, hier », catalogue de l’exposition
BNF – ISBN 2-905130-86-5 (br.)
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Presse papier
2005
• 04.19 Le Courrier de l’Escaut
• 04.16 Le Soir Victor
• 04.15 Le Vif L’Express
2004
• 03.10 La Nouvelle République des Pyrénnées
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Presse TV
2005
• 04.16 RTBF La Une – Javas