Purgatoire & Delvoyeurs

exposition de photographies au Purgatoire – 54 Paradis – 75010 Paris
6 novembre au 23 décembre 2015, du lundi au vendredi, de 10h à 19h
vernissage le 5 novembre à 19h

La vérité en art est incluse dans l’œuvre elle-même comme la vie dans l’animal. La seule vérité dont on puisse parler à ce propos est la vie elle-même telle qu’elle s’impose à nous, sans son secret, telle qu’elle nous échappe. Ce que nous appelons, de ce point de vue, mensonge, c’est ce qui nous gêne, nous choque, nous inquiète ou nous dépasse.

Pierre Reverdy

Je vais être honnête. Lorsque j’ai rencontré Jean-François Spricigo, ses bêtes et ses tremblements, il m’ont agacé autant qu’émerveillé. Pour l’émerveillement, pas la peine d’en remettre des couches : ceux qui apprécient son sens naturel de l’image, sa poésie hors du temps, son impressionnisme si personnel, indéfinissable, entre humanisme et désespoir, sentiront avec leurs yeux.

L’agacement, lui, était de ceux qui vous font prendre conscience – sans autorité – que vous ne vivez pas la vie avec assez de dents. Tour à tour cinéaste, écrivain, comédien, ses images entretiennent d’excellents rapports avec l’éclectisme, la curiosité et le mouvement permanent.
Son énergie est de celles à faire rougir le tonneau des Danaïdes.

Il y a énormément de photographes.
L’on sent trop souvent leurs appareils ou leur but, et ce quel que soit le milliard de pixels qui le servent. Avec Jean-François Spricigo, c’est la trajectoire qui prime, jamais finie.
Il n’est pas photographe.
J’apprécie sa naturelle acceptation des héritages, de nos prédécesseurs, autant que sa recherche personnelle, cousue à ses pas de wanderer, loin des suffocations issues de la surproduction d’images.
Être « hors du temps » signifie tout sauf être dépassé. Aujourd’hui, il semble même que ce soit la définition, s’il en est une, de l’intégrité et de l’ouverture. Tout sauf la mode.

Enfin, j’apprécie son goût pour l’inconnu et la déformation. Sans doute parce que la photographie, comme nos vies, voyage entre volonté de vérité et implacabilité du mensonge. Davantage que cette fameuse réalité qui n’existe toujours pas, ce mensonge peut se révéler un océan de justesses, dans lequel il convient de pécher à la volée.

Disons qu’il s’agit d’un autre témoignage. Jean-François Spricigo est un ogre. Et vieux monsieur. Puisse-t-il le rester bien longtemps.

François Delvoye

le Purgatoire – 54 Paradis est un open space résolument moderne, inscrit dans la tradition et les codes d’un ancien comptoir du XIX siècle. c’est un lieu de vie et de fête où alain cirelli partage son goût pour l’art contemporain et les échanges. écrin de création culinaire, c’est aussi un espace de recherche, de découverte et de rencontres autour de la cuisine, de ses produits d’exception ainsi que des métiers qui l’entourent.

Delvoyeurs est une structure de commissariat et de production d’exposition, d’édition et de développement culturel. delvoyeurs est constituée à la fois d’une société commerciale, basée à Paris, et d’une société à but non lucratif, basée à bruxelles. cette structure polyvalente fonctionne avant tout sur une complémentarité, une somme d’expériences et une complicité intellectuelle, sur un regard libre et assumé dans le domaine de l’art.