à nos visages s’abandonner

nos horizons

En dessin ou en photo, l’horizon se reconnaît par la ligne qui délimite le ciel et la terre.
Souvent une ligne démarque, coupe, divise.
Celle-ci relie, délie, nous lie.
S’envisager sans plus se dévisager, la ligne devient ainsi le lieu des providentielles retrouvailles.
Moment funambule, propice à enlacer le vertige des inattendus, Alfred et Jean-François Spricigo racontent leurs horizons respectifs comme tentative de lien vers nos horizons à partager.

datelieuévènement
2024.04.06Le CielPrintemps Littéraire

 

nous l’horizon resterons seul – scène

si l’orage nous entend

à l’infini nous rassembler

Les Grandes Rencontres

Les Grandes Rencontres du Salon de la Photo Hors-les-murs reçoivent Jean-François Spricigo, artiste associé au CentQuatre-Paris.
Rencontres modérées par Michèle Warnet, journaliste pour Les Échos

“Je crée comme l’oiseau bat des ailes, pour ne pas tomber.
Cependant, « qui » crée ? L’envol appartient au détachement.
Cesser de revendiquer quelque appartenance, ne pas s’astreindre au limite du mental, allez vers le réel, lâcher nos prétendus acquis, ainsi il n’y a plus de danseur, mais il y a danse.
Il s’agit de tenir à jour et à nuit ce journal improbable, déraisonnable mais pas sans raison. Rien à capturer ou à figer, au contraire, c’est la trépidation du monde, la palpitation d’un instant qui m’interpelle. Floue ou non, la « netteté » d’une forme est principalement liée à l’intégrité de son processus.
Le réel surgit quand je cesse de prétendre l’objectiver par l’exercice de ma volonté ou du conditionnement de ma pensée. Dès lors la création a l’honnêteté des émotions, sa subjectivité assume notre relation à la vérité. Ce qui compte aujourd’hui en mon cœur n’est pas tant mon existence propre que la disponibilité à la Vie qui la traverse. Refermer la « belle » histoire promue par les marchands de rêves pour s’ouvrir au vertige d’une vie pleine, jusqu’en ses paradoxes.
Longtemps il fut question de photographies dans ma pratique, aujourd’hui la palette s’étend avec l’écriture, le film, la mise en scène et l’interprétation. Tout cela réuni dans la confiance et salutaire insolence du CentQuatre-Paris qui me fait l’honneur et la joie d’accueillir ma première forme holistique accompagnée par la grâce et l’intensité d’Anna Mouglalis”.

Jean-François Spricigo

Paris en Toutes Lettres


Un dialogue musical, littéraire et visuel avec, en son cœur, les photographies et les textes issus de Lettres à Quelqu’un de Jean-François Spricigo, une correspondance fictive d’un enfant avec le monde adulte, et les chansons d’Albin de la Simone.

Afin de prolonger l’esthétique épistolaire de l’ouvrage, la forme est celle de l’échange. Les chansons viennent en contrepoint des textes et non pas dans le rôle d’intermède. Le troisième personnage, incarné par la fenêtre des images projetées, est investi comme le troisième temps de la respiration, la nécessaire apnée silencieuse et visuelle entre le souffle de l’inspiration littéraire et de l’expiration chantée.

Une forme inédite et insécable pour ces deux artistes singuliers, une invitation à partager ensemble, le temps d’un soir, l’éclosion d’une nouvelle perspective.

Au Centre Wallonie Bruxelles Paris dans le cadre de Paris en Toutes Lettres

concert / lecture

MEP

Rencontre à la MEP le samedi 29 mars de 11h à 13h

À l’invitation de la Maison Européenne de la Photographie, Stéphane Brasca, directeur de la rédaction du magazine de l’air, propose une fois par trimestre des conférences en compagnie de photographes. Ces rencontres avec des artistes, mais aussi avec le public, ont pour objectif de faire découvrir ou mieux connaître des photographes contemporains maîtrisant un univers propre.

« Jean-François Spricigo confie qu’il photographie, comme l’oiseau bat des ailes, pour ne pas tomber. La métaphore n’est pas innocente. Ce photographe belge, âgé de 35 ans, a besoin du vertige pour évoluer dans le monde et parfaire son monde, un espace en noir et blanc notamment peuplé d’animaux amicaux. Jamais animalière, sa photographie célèbre, écoute, regarde la nature. Si elle prend la forme de chat, d’âne, de chien, elle est aussi paysages, souvent désolés. Elle inclut également les hommes et les femmes, souvent enfants, toujours étranges et un rien effrayés/effrayants… Il y a du conte dans l’écriture volontairement floue de cet auteur qui trace sa route sans demander son chemin. De l’extraordinaire dans son univers qui rappelle que ce jeune homme est aussi dans la vie un cinéaste cinéphile, un amoureux des lettres, un mélomane, bref un artiste prêt à s’envoler à la moindre émotion.

Cette conférence à la MEP propose de mieux connaître ce photographe, à travers sa parole et ses images. Seront ainsi proposés deux courtes projections (dont une en couleur, une première pour cet auteur abonné au noir et blanc et qui a franchi le pas lors de sa résidence en 2013 à La Casa Vélasquez de Madrid), un commentaire de l’auteur sur quelques unes de ses images, un dialogue avec le public. »

Stéphane Brasca

 

Jesus Blood Never Failed Me Yet

2012.10.09    104 (Paris)

En 1971, le compositeur de musique post-minimaliste et contrebassiste britannique Gavin Bryars travaille sur un documentaire d’Alan Power sur des sans-abri du quartier londonien de Waterloo. À cette occasion, il rencontre un vieil homme  qu’il enregistre en train de fredonner un chant religieux, Jesus’ Blood Never Failed Me Yet. Le pouvoir émotionnel de cette chanson conduit Bryars à utiliser en boucle la mélodie de treize mesures à partir de laquelle il crée une partition orchestrale originale qu’il

publiera en 1975 pour le label Obscure de Brian Eno. Dans les années 1990, touché par cette musique, le grand Tom Waits prêtera sa voix de rogomme à l’un des réenregistrements de cette œuvre devenue culte !

Une nouvelle occasion de découvrir cette œuvre monumentale interprétée par l’Orchestre de chambre de Paris, sur une création vidéo du photographe Jean-François Spricigo et du réalisateur Olivier Smolders.