Camera Obscura
Camera Obscura
exposition du 10 décembre 2016 au 14 janvier 2017
PARIS PHOTO (suite) + Jean-François Spricigo
Photographes exposés :
Bill Brandt, Denis Brihat, Harry Callahan, Gilbert Garcin, Lucien Hervé, Michael Kenna, Jungjin Lee, Arno Rafael Minkkinen, Sarah Moon, Bernard Plossu, Marc Riboud, Paolo Roversi, Jean-François Spricigo, Paul Strand, Shoji Ueda, Masao Yamamoto
Rassembler des oeuvres dans la perspective de les présenter au salon Paris Photo, dans un espace réduit, confronté aux centaines de propositions qui s’offrent à un public international, est un exercice difficile mais passionnant.
Lorsque l’on choisit de faire un accrochage collectif, il faut à la fois présenter une vision cohérente dans sa diversité, et essayer de réussir à ce que l’individualité d’un travail existe et, dans le meilleur des cas, s’enrichisse du voisinage qu’on lui choisit.
Ces contraintes, lorsqu’on y répond avec un esprit ouvert à l’improvisation, provoquent des rencontrent inattendues et fécondes pour le regard : c’est en tout cas l’impression que j’ai souvent eu en préparant chaque année l’accrochage du salon.. C’est souvent le hasard, les confrontations inattendues sur la table d’encadrement ou au bas des murs qui m’ont offert des solutions et des découvertes.
Il est toujours dommage et un peu triste de décrocher, après cinq journées intenses, le résultat de ce travail et il nous est venu l’envie de prolonger le salon, de donner à voir ou à revoir un choix directement inspiré de cette expérience.
C’est donc un plaisir de vous inviter à retrouver dans la galerie, dans un endroit plus familier et intime, cette présentation polyphonique, ou la fragmentation de chaque oeuvre, échappant à sa détermination, joue une musique différente, influencée par les affinités, les rapprochements.
Nous avons le grand plaisir d’accueillir, dans ce chant pluriel un nouvel artiste, Jean-François Spricigo, qui rejoint ainsi une sorte de famille. Sa singularité, la poésie libre de sa photographie, me touche particulièrement, comme son écoute de la nature, des animaux, son respect de leur innocence.
Didier Brousse
Samedi 10 décembre, de 16h à 18h, nous vous invitons à rencontrer pour une signature :
Michael Kenna
ROUGE (Prestel, 2016) 68 euros
Forms of Japan (Prestel, 2015) 68 euros
In Hokkaido (RAM, 2016) 85 euros
Calendrier 2017 (Nazraeli) 28 euros
SHINAN (Nazraeli, 2013) 120 euros
Jean-François Spricigo
Lettres à quelqu’un – Incandescence
(Textes. 2016 – édition de 300 exemplaires) 28 euros
Toujours l’aurore
(éditions de l’oeil, 2014) 25 euros
La galerie est ouverte au public :
du mardi au vendredi de 12h à 19h
samedi de 11h à 19h
(Fermeture annuelle du 25 décembre au 2 janvier)
Galerie Camera Obscura
268 Boulevard Raspail, Paris, France
01 45 45 67 08






 Une exposition du magazine de l’air avec des photographies de Pia Elizondo, Sophie Hatier, Julien Chatelin, Olivier Roller, Jean-François Spricigo et Bernard Plossu. – Du 24 mars au 3 avril 2016 à l’Espace Photographique de l’Hôtel de Sauroy 58, rue Charlot 75003 Paris France
Intitulée Impatience, l’exposition de photographies de Jean-François Spricigo présentée par FLAIR Galerie du 25 mars au 7 mai 2016, révèle de manière envoûtante une proximité avec le monde animal transfigurée par l’étrangeté. D’un noir et blanc intenses, souvent dénuées de profondeurde champ, surgissant au confluent de la poésie et de la rêverie, chacune des vibrantes images de ce bestiaire témoigne d’une souveraineté singulière qui s’offre aussi comme une épiphanie. Cette fragilité très maîtrisée caractérise tout l’art photographique de Jean-François Spricigo qui ne montre, ni ne capture ses objets, mais les fait surgir dans une durée précaire. Au prix d’un accueil humble et endurant. Dans l’écrin de silence luxueux que réclame la dignité de chaque existence érigée au rang d’événement de la nature, de petit miracle de l’Être. Qu’il s’agisse d’une chouette immobile, d’un écureuil bondissant, d’une ronde de canards – a fortiori de chats ou de chiens saisis dans leur solitude – jamais nous n’avons davantage ressenti, pour familiers qu’ils soient, à quel point ces créatures sont autres, appartiennent à un monde séparé, un monde étranger dont nous ne pouvons qu’envier la beauté farouche, la noblesse, et plus encore l’innocence. Car sur la ligne de crête d’une apparition que semble aussitôt menacer sa propre disparition, l’oeil qui opère ici ne se projette pas au dehors mais s’introjecte l’altérité radicale de chaque animal pour la recueillir dans un vacillement quasi fantomatique, à ce point diamanté où le plus ordinaire devient inquiétant, le plus banal étranger, le plus intime inconnu. On y aura reconnu une déclinaison très sensible de cette « inquiétante étrangeté » chère à Freud, soit un refoulement de la représentation laissant libre cours à une affectivité transformée en angoisse. A cette différence près que l’impressionnisme intemporel de Jean-François Spricigo la désamorce par une douceur, une délicatesse qui s’appelle aussi la grâce.
 




Véritable « Rolls Royce » de la photographie, le tirage au platine possède une plus large gamme de gris. Il restitue plus de détails du négatif qu’un tirage argentique, apportant plus de nuances et de profondeur à l’image. Cette technique, prisée par les artistes de la Photo Sécession (formé par Alfred Stieglitz), les maîtres modernes comme Paul Strand ou Josef Sudek, et ravivée dans les années 1980 par Irving Penn, produit des tirages peu fragiles, dont la surface ne se brise pas, dont l’image ne passe pas à la lumière du soleil : une œuvre d’art à l’épreuve du temps.