à nos visages s’abandonner

Avec poésie, insolence et délicatesse, Jean-François Spricigo invite le public à explorer sa relation à l’image depuis sa singulière intériorité. 

Au sein de la scène devenue atelier d’artiste, les spectatrices et spectateurs, à la fois modèles et témoins, sont conviés à l’élaboration de leur portrait photo individuel.

L’improvisation articule la performance en plaçant le public au cœur du dispositif participant ainsi au récit et aux questionnements soulevés par la photographie, différents pour chaque séance. Avec une attention toute particulière portée à l’image et à la rencontre entre les êtres, Jean-François Spricigo poursuit avec à nos visages s’abandonner un élan mêlant photographie, vidéo, écriture et poésie afin d’envisager – sans plus dévisager – les frontières poreuses de l’identité pour oser une ode à nos pluralités.

 

 

à nos visages s’abandonner
conception : Jean-François Spricigo

dateslieuhoraires
2025.11.02Les Franciscaines, Deauville
2025.11.01Les Franciscaines, Deauville
2025.10.31Les Franciscaines, Deauville
2025.02.14CentQuatre-Paris18h30
2025.02.13CentQuatre-Paris18h00
2024.11.07CentQuatre-Paris20h00
2024.11.06CentQuatre-Paris19h30
2024.10.13Saline royale d'Arc-et-Senans16h00
2024.10.06CentQuatre-Paris15h00
2024.10.05CentQuatre-Paris18h00

si l’orage nous entend

Conte méditatif entre un personnage et ses voix intérieures.
À qui parlons-nous durant ce bavardage intempestif en nos têtes ?
À mesure de l’éveil de nos consciences, nous l’appelons Dieu, instinct, mental, peur ou désir, espoir, souffrance, morale, ego…
Plus nous lui cherchons une identité, plus celle-ci nous restreint à incarner ses codes fantaisistes.
Alors « qui » écoute ?
Élans vers l’horizon, accueillir la Vie au-delà de l’histoire personnelle, cesser d’entretenir la souffrance ou s’imposer une destinée. Le chemin est celui de l’instant, l’avenir n’existe pas, le passé est imaginaire. Quand on sait on ne sent plus, seuls les gens malheureux ont des objectifs.

À rebours du culte de la personnalité monolithique que la société nous invite à embrasser pour nous “affirmer”, Jean-François Spricigo préfère célébrer les tensions contradictoires et les voix qui nous habitent. Après tout, sommes-nous aussi séparés du monde qui nous entoure, que la modernité nous l’a laissé croire ? Le cabinet psychanalytique dans lequel l’action se déroule ne tarde pas à se charger, à mesure que l’homme, incarné par le metteur en scène, convoque ceux sans qui il aurait été autre : Sœur Emmanuelle, le bûcheron philosophe Lorenzo Pellegrini, l’incandescent Marcel Moreau, Henri David Thoreau ou le chien Hiko. Bercés par les voix d’Anna Mouglalis, Jacques Bonnaffé et Philippe Grimbert, doucement enveloppés par le chant de Philippe Jaroussky, si l’orage nous entend sonne comme une ode à nos pluralités. Poursuivant sa réflexion sur les frontières poreuses de l’identité, Jean-François Spricigo propose avec si l’orage nous entend le plus habité des seuls en scène.

écriture
mise en scène
interprétation
photographies
vidéos


Jean-François Spricigo
création sonore et musique originale
régie son
interprétation

Fabrice Naud
scénographie
création lumière
co-mise en scène

Pierre Colomer
montage
dessins
animation

Baptiste Druot
CGINicolas Crombez
assistant et régie lumièreJmus Leroi
contreténorPhilippe Jaroussky
théorbeBruno Helstroffer
direction artistique musique additionnelleAlban Sautour
voix Henry David ThoreauAnna Mouglalis
voix animaleEdwige Baily
voix Marcel MoreauJacques Bonnaffé
voix psychanalystePhilippe Grimbert
textes additionnelsMarcel Moreau
Henry David Thoreau
productionCentQuatre-Paris

 

débutfinlieuhorairesdossier presse
2024.09.132024.09.13Théâtre de Sens20h
2023.10.252023.10.25Les Franciscaines19h30---> pdf
2023.10.052023.10.05Théâtre Transversal20h30---> pdf
2022.01.272022.02.05CentQuatre-Paris20h---> pdf

à l’infini nous rassembler

 


Exploration sensible sur le fil des mots et des images.
Promenade funambule au gré du vent, approcher l’expérience de sa caresse et sentir le souffle des précipices quand vient la chute.
Ils sont deux, Masculin et Féminin, ils sont trois, enlacés par la Vie, ils sont le début et la fin, ils sont tout dans ce monde et ils ne sont rien.
Chacun ensemble, à l’infini nous rassembler.

Des images vaporeuses en noir et blanc, des mots à la fois puissants et elliptiques, deux personnes dans l’attente d’une étreinte qui, par la poésie, transpercent l’écran qui les sépare. Jean-François Spricigo joue de tous ses talents de photographe, vidéaste, écrivain et metteur en scène pour incarner, avec la complicité de la comédienne Anna Mouglalis, les mystères lovés dans une rencontre. à l’infini nous rassembler suspend, dans une parenthèse clair-obscur, l’un de ces instants où la vie peut parfois basculer.

Conception Jean-François Spricigo
Avec Anna Mouglalis & Jean-François Spricigo
Texte, photographies, vidéo Jean-François Spricigo
Montage vidéo Baptiste Druot
Création lumière et dispositif scénique Pierre Colomer
Création sonore Fabrice Naud
Traduction anglaise Alexandra Denett

Remerciements pour leurs participations amicales à Josef Nadj pour la chorégraphie et la performance, à Nicolas Crombez pour les dessins et à Silvano Agosti pour l’extrait de son documentaire et l’entretien audio.

durée : environ 1 heure

Les Grandes Rencontres

Les Grandes Rencontres du Salon de la Photo Hors-les-murs reçoivent Jean-François Spricigo, artiste associé au CentQuatre-Paris.
Rencontres modérées par Michèle Warnet, journaliste pour Les Échos

“Je crée comme l’oiseau bat des ailes, pour ne pas tomber.
Cependant, « qui » crée ? L’envol appartient au détachement.
Cesser de revendiquer quelque appartenance, ne pas s’astreindre au limite du mental, allez vers le réel, lâcher nos prétendus acquis, ainsi il n’y a plus de danseur, mais il y a danse.
Il s’agit de tenir à jour et à nuit ce journal improbable, déraisonnable mais pas sans raison. Rien à capturer ou à figer, au contraire, c’est la trépidation du monde, la palpitation d’un instant qui m’interpelle. Floue ou non, la « netteté » d’une forme est principalement liée à l’intégrité de son processus.
Le réel surgit quand je cesse de prétendre l’objectiver par l’exercice de ma volonté ou du conditionnement de ma pensée. Dès lors la création a l’honnêteté des émotions, sa subjectivité assume notre relation à la vérité. Ce qui compte aujourd’hui en mon cœur n’est pas tant mon existence propre que la disponibilité à la Vie qui la traverse. Refermer la « belle » histoire promue par les marchands de rêves pour s’ouvrir au vertige d’une vie pleine, jusqu’en ses paradoxes.
Longtemps il fut question de photographies dans ma pratique, aujourd’hui la palette s’étend avec l’écriture, le film, la mise en scène et l’interprétation. Tout cela réuni dans la confiance et salutaire insolence du CentQuatre-Paris qui me fait l’honneur et la joie d’accueillir ma première forme holistique accompagnée par la grâce et l’intensité d’Anna Mouglalis”.

Jean-François Spricigo

toujours l’aurore

2020.09.17  –    2022.01.08    Le Parvis Espace Culturel E.Leclerc (Pau)
2017.04.07   –    2017.06.04    Galeria BWA (Katowice)
2017.01.19    –    2017.02.19    Stara Galeria ZPAF (Varsovie)
2014.11.05    –    2015.01.04    CentQuatre (Paris)

 

Cykl „toujours l’aurore” Jeana – Françoisa Spricigo, który zaprezentujemy na wystawie w Starej Galerii ZPAF, zawiera wszystkie charakterystyczne cechy fotografii belgijskiego artysty: poetycką, narrację o otwartej strukturze, złożoną z portretów gubiących ostrość rysów, lecz zatrzymujących emocjonalną prawdę o przedstawianych ludziach i zwierzętach, tajemniczych krajobrazów, nielicznych migawek z codzienności. Szczególne miejsce zajmują portrety zwierząt, ukazanych z bliska, obdarzonych wewnętrznym emocjonalno-psychicznym życiem.

Jean – François Spricigo (ur. 1979, Tournai, Belgia) jest jednym z najwybitniejszych fotografów belgijskich młodego pokolenia. Zajmuje się także filmem i jest autorem licznych utworów poetyckiej prozy. Stworzył własny, niezwykle emocjonalny język fotografii, intymny, operujący nieostrościami, wyraźnym ziarnem, zbliżeniami najbardziej wyrazistych fragmentów, ekspresyjnymi ujęciami portretowymi, nie tylko ludzi, lecz także zwierząt oraz szerokim kadrem  pejzaży. O swojej pracy mówi, że stara się wyrazić, co czuje, a nie przedstawić świat.

Wystawa powstała we współpracy Flying Gallery Foundation ze Starą Galerią ZPAF, galerią 104 w Paryżu oraz z Przedstawicielstwem Walonii i Brukseli w Polsce. Partnerami wystawy są Belgijsko – Polska Izba Handlowa oraz firma XBS. Jej kuratorkami są Clotilde Simonis – Gorska i Lena Wicherkiewicz.
Cykl „toujours l’aurore”, obejmujący 137 fotografii, został wyprodukowany przez galerię 104 w Paryżu, na wystawę, która się tam odbyła w 2014 roku.
The “toujours l’aurore” series by Jean – François Spricigo which we will present at the exhibition in the ZPAF Stara Galeria (Old Gallery), will allow viewers to fully explore the characteristic features of the Belgian artist’s photographs: the poetic, open-ended narrative, consisting of portraits with blurred features, but still retaining the emotional truth of portrayed animals and humans, mysterious landscapes, and few snapshots of everyday life. Special place is held by the portraits of animals, depicted up close, with emphasis on their inner emotional and mental life.

Jean – François Spricigo (born 1979 in Tournai, Belgium) is one of the best Belgian photographers of the young generation. He also dabbles in film and wrote numerous pieces of poetic prose. He has created his own, highly emotional language of photography; it is personal, features blurred images, visible grain, close-ups of the most distinctive pieces, expressive portrait shots, both of people and of animals, as well as wide angle shots of landscapes. He describes his work as a striving to express his feelings, and not to present the world.

The exhibition was created in collaboration of Flying Gallery Foundation with ZPAF Old Gallery, 104 gallery in Paris, and the Representation of Wallonia and Brussels in Poland. The partners of the exhibition are the Belgian Chamber of Commerce and XBS company. Its curators are Clotilde Simonis-Gorska and Lena Wicherkiewicz.

The “toujours l’aurore” series, which consists of 137 photographies, was produced by 104 gallery in Paris for the exhibition there in 2014.

ensemble


atelier piloté par le CENTQUATRE-Paris et mené par Jean-François Spricigo
13 au 31 mai dans les écuries du CENTQUATRE-Paris

La question de la représentation se pose d’autant aujourd’hui que l’outil photographique est intégré à nombre d’accessoires usuels. Le plus commun, le téléphone portable, remplit à la fois la fonction de propagateur d’informations privées ou publiques (souvent l’un confondant l’autre), auquel s’ajoute fréquemment la prétention d’imposer la preuve par l’image.
La perspective du témoin moderne ne consiste pas tant à observer un évènement que de s’y faire voir.
Le « savoir-faire » importe dès lors bien moins que le « faire-savoir ».

Quelle place reste-t-il à l’humilité, précieuse amie de la lucidité ?
Comment se regarder sereinement si ce n’est en regardant mieux le monde tel qu’il est et non tel que nos peurs ou nos désirs de sécurité voudraient le réduire ?
Et si nous laissions libre l’ensemble des énergies nous traverser pour enfin oser jouer ?
La discipline, l’exigence, c’est avant tout de constater le jeu – sans feindre d’en ignorer les règles – ainsi le « je » s’exprime en dehors de la revendication, l’essentiel devient nécessaire.
Il n’y a pas plus de légitimité au ressenti du bonheur qu’à celui du malheur, cette considération évolue, voire s’inverse dans le temps. Rien à attendre ni à atteindre, simplement être à l’attention de ce qui est déjà là. Observer avant de commenter, accueillir sans craindre, constater que la satisfaction n’est pas dans la récompense.

L’exploration tranquille offre la distance appropriée, le détachement sans l’indifférence.
Je leur ai proposé cette disponibilité, ils l’ont accepté, ils l’ont investi ; c’est avec joie et émerveillement que j’ai rencontré les élèves du collège Valmy.

Jean-François Spricigo

(…) La Fatuité moderne aura beau rugir, éructer tous les borborygmes de sa ronde personnalité, vomir tous les sophismes indigestes dont une philosophie récente l’a bourrée à gueule-que-veux-tu, cela tombe sous le sens que l’industrie, faisant irruption dans l’art, en devient la plus mortelle ennemie, et que la confusion des fonctions empêche qu’aucune soit bien remplie. La poésie et le progrès sont deux ambitieux qui se haïssent d’une haine instinctive, et, quand ils se rencontrent dans le même chemin, il faut que l’un des deux serve l’autre. S’il est permis à la photographie de suppléer l’art dans quelques-unes de ses fonctions, elle l’aura bientôt supplanté ou corrompu tout à fait, grâce à l’alliance naturelle qu’elle trouvera d’être la servante des sciences et des arts, mais la très-humble servante, comme l’imprimerie et la sténographie, qui n’ont ni créé ni suppléé la littérature. (…)

Je sais bien que plusieurs me diront : « La maladie que vous venez d’expliquer est celle des imbéciles. Quel homme, digne du nom d’artiste, et quel amateur véritable a jamais confondu l’art avec l’industrie ? » Je le sais, et cependant je leur demanderai à mon tour s’ils croient à l’action des foules sur les individus et à l’obéissance involontaire, forcée, de l’individu à la foule. Que l’artiste agisse sur le public, et que le public réagisse sur l’artiste, c’est une loi incontestable et irrésistible ; d’ailleurs les faits, terribles témoins, sont faciles à étudier ; on peut constater le désastre. De jour en jour l’art diminue le respect de lui-même, se prosterne devant la réalité extérieure, et le peintre devient de plus en plus enclin à peindre, non pas ce qu’il rêve, mais ce qu’on lui impose de voir. Cependant c’est un bonheur de rêver, et c’était une gloire d’exprimer ce qu’on rêvait ; mais que dis-je ! connaît-il encore ce bonheur ? L’observateur de bonne foi affirmera-t-il que l’invasion de la photographie et la grande folie industrielle sont tout à fait étrangères à ce résultat déplorable ? Est-il permis de supposer qu’un peuple dont les yeux s’accoutument à considérer les résultats d’une science matérielle comme les produits du beau n’a pas singulièrement, au bout d’un certain temps, diminué la faculté de juger et de sentir ce qu’il y a de plus éthéré et de plus immatériel ?

Charles Baudelaire 1821-1867 / Extrait du Salon de 1859