nous l’horizon resterons seul – scène

 

nous l’horizon       resterons seul, récit de voyage en mots, sons et images, Jean-François Spricigo et Fabrice Naud retracent les souvenirs d’immensités et d’émerveillement d’un “infini qui nous borde et nous déborde”.

Avec le programme Mondes nouveaux mis en œuvre par le Ministère de la Culture pour France Relance et en collaboration avec le Conservatoire du littoral, Jean-François Spricigo a parcouru l’île de la Réunion, Mayotte et la Guyane.

De balades en ballades, le lointain convie l’inaccessible en soi. Jean-François Spricigo, artiste associé au CENTQUATRE-PARIS, et Fabrice Naud content, en mots, en sons et en images, l’écho des rencontres avec la nature, avec les humains et bien sûr avec les animaux d’Outre-mer.
Nul exotisme tant tout ramène à l’intime, il n’y a d’étranger que pour ceux qui ont fui leur évidence.

Il en ressort aussi un livre paru au Bec en l’air, lauréat du prix Nadar, nous l’horizon        resterons seul est une confidence d’amour à la Vie, en la Vie.
Il est à présent clair pour moi que je vais mourir, tout comme il m’est désormais évident combien la Vie – au-delà de toute comptabilité – jaillit en profondeur au clair de notre écoute, éprouve sa nécessité dans notre abandon, et confie sa grâce quand enfin nous cessons de nous prendre pour l’auteur.
Pour tout cela, merci, du fond du cœur, au plein de l’âme, avec vous à présent partager.

datelieuhoraires
2024.04.11Fnac des Ternes, Paris18h
2023.10.05Nuit de la Photo20h30
2023.02.23CentQuatre-Paris20h

si l’orage nous entend

Conte méditatif entre un personnage et ses voix intérieures.
À qui parlons-nous durant ce bavardage intempestif en nos têtes ?
À mesure de l’éveil de nos consciences, nous l’appelons Dieu, instinct, mental, peur ou désir, espoir, souffrance, morale, ego…
Plus nous lui cherchons une identité, plus celle-ci nous restreint à incarner ses codes fantaisistes.
Alors « qui » écoute ?
Élans vers l’horizon, accueillir la Vie au-delà de l’histoire personnelle, cesser d’entretenir la souffrance ou s’imposer une destinée. Le chemin est celui de l’instant, l’avenir n’existe pas, le passé est imaginaire. Quand on sait on ne sent plus, seuls les gens malheureux ont des objectifs.

À rebours du culte de la personnalité monolithique que la société nous invite à embrasser pour nous “affirmer”, Jean-François Spricigo préfère célébrer les tensions contradictoires et les voix qui nous habitent. Après tout, sommes-nous aussi séparés du monde qui nous entoure, que la modernité nous l’a laissé croire ? Le cabinet psychanalytique dans lequel l’action se déroule ne tarde pas à se charger, à mesure que l’homme, incarné par le metteur en scène, convoque ceux sans qui il aurait été autre : Sœur Emmanuelle, le bûcheron philosophe Lorenzo Pellegrini, l’incandescent Marcel Moreau, Henri David Thoreau ou le chien Hiko. Bercés par les voix d’Anna Mouglalis, Jacques Bonnaffé et Philippe Grimbert, doucement enveloppés par le chant de Philippe Jaroussky, si l’orage nous entend sonne comme une ode à nos pluralités. Poursuivant sa réflexion sur les frontières poreuses de l’identité, Jean-François Spricigo propose avec si l’orage nous entend le plus habité des seuls en scène.

écriture
mise en scène
interprétation
photographies
vidéos


Jean-François Spricigo
création sonore et musique originale
régie son
interprétation

Fabrice Naud
scénographie
création lumière
co-mise en scène

Pierre Colomer
montage
dessins
animation

Baptiste Druot
CGINicolas Crombez
assistant et régie lumièreJmus Leroi
contreténorPhilippe Jaroussky
théorbeBruno Helstroffer
direction artistique musique additionnelleAlban Sautour
voix Henry David ThoreauAnna Mouglalis
voix animaleEdwige Baily
voix Marcel MoreauJacques Bonnaffé
voix psychanalystePhilippe Grimbert
textes additionnelsMarcel Moreau
Henry David Thoreau
productionCentQuatre-Paris

 

débutfinlieuhorairesdossier presse
2024.09.132024.09.13Théâtre de Sens20h
2023.10.252023.10.25Les Franciscaines19h30---> pdf
2023.10.052023.10.05Théâtre Transversal20h30---> pdf
2022.01.272022.02.05CentQuatre-Paris20h---> pdf

à l’infini nous rassembler

 


Exploration sensible sur le fil des mots et des images.
Promenade funambule au gré du vent, approcher l’expérience de sa caresse et sentir le souffle des précipices quand vient la chute.
Ils sont deux, Masculin et Féminin, ils sont trois, enlacés par la Vie, ils sont le début et la fin, ils sont tout dans ce monde et ils ne sont rien.
Chacun ensemble, à l’infini nous rassembler.

Des images vaporeuses en noir et blanc, des mots à la fois puissants et elliptiques, deux personnes dans l’attente d’une étreinte qui, par la poésie, transpercent l’écran qui les sépare. Jean-François Spricigo joue de tous ses talents de photographe, vidéaste, écrivain et metteur en scène pour incarner, avec la complicité de la comédienne Anna Mouglalis, les mystères lovés dans une rencontre. à l’infini nous rassembler suspend, dans une parenthèse clair-obscur, l’un de ces instants où la vie peut parfois basculer.

Conception Jean-François Spricigo
Avec Anna Mouglalis & Jean-François Spricigo
Texte, photographies, vidéo Jean-François Spricigo
Montage vidéo Baptiste Druot
Création lumière et dispositif scénique Pierre Colomer
Création sonore Fabrice Naud
Traduction anglaise Alexandra Denett

Remerciements pour leurs participations amicales à Josef Nadj pour la chorégraphie et la performance, à Nicolas Crombez pour les dessins et à Silvano Agosti pour l’extrait de son documentaire et l’entretien audio.

durée : environ 1 heure

toujours l’aurore

2020.09.17  –    2022.01.08    Le Parvis Espace Culturel E.Leclerc (Pau)
2017.04.07   –    2017.06.04    Galeria BWA (Katowice)
2017.01.19    –    2017.02.19    Stara Galeria ZPAF (Varsovie)
2014.11.05    –    2015.01.04    CentQuatre (Paris)

 

Cykl „toujours l’aurore” Jeana – Françoisa Spricigo, który zaprezentujemy na wystawie w Starej Galerii ZPAF, zawiera wszystkie charakterystyczne cechy fotografii belgijskiego artysty: poetycką, narrację o otwartej strukturze, złożoną z portretów gubiących ostrość rysów, lecz zatrzymujących emocjonalną prawdę o przedstawianych ludziach i zwierzętach, tajemniczych krajobrazów, nielicznych migawek z codzienności. Szczególne miejsce zajmują portrety zwierząt, ukazanych z bliska, obdarzonych wewnętrznym emocjonalno-psychicznym życiem.

Jean – François Spricigo (ur. 1979, Tournai, Belgia) jest jednym z najwybitniejszych fotografów belgijskich młodego pokolenia. Zajmuje się także filmem i jest autorem licznych utworów poetyckiej prozy. Stworzył własny, niezwykle emocjonalny język fotografii, intymny, operujący nieostrościami, wyraźnym ziarnem, zbliżeniami najbardziej wyrazistych fragmentów, ekspresyjnymi ujęciami portretowymi, nie tylko ludzi, lecz także zwierząt oraz szerokim kadrem  pejzaży. O swojej pracy mówi, że stara się wyrazić, co czuje, a nie przedstawić świat.

Wystawa powstała we współpracy Flying Gallery Foundation ze Starą Galerią ZPAF, galerią 104 w Paryżu oraz z Przedstawicielstwem Walonii i Brukseli w Polsce. Partnerami wystawy są Belgijsko – Polska Izba Handlowa oraz firma XBS. Jej kuratorkami są Clotilde Simonis – Gorska i Lena Wicherkiewicz.
Cykl „toujours l’aurore”, obejmujący 137 fotografii, został wyprodukowany przez galerię 104 w Paryżu, na wystawę, która się tam odbyła w 2014 roku.
The “toujours l’aurore” series by Jean – François Spricigo which we will present at the exhibition in the ZPAF Stara Galeria (Old Gallery), will allow viewers to fully explore the characteristic features of the Belgian artist’s photographs: the poetic, open-ended narrative, consisting of portraits with blurred features, but still retaining the emotional truth of portrayed animals and humans, mysterious landscapes, and few snapshots of everyday life. Special place is held by the portraits of animals, depicted up close, with emphasis on their inner emotional and mental life.

Jean – François Spricigo (born 1979 in Tournai, Belgium) is one of the best Belgian photographers of the young generation. He also dabbles in film and wrote numerous pieces of poetic prose. He has created his own, highly emotional language of photography; it is personal, features blurred images, visible grain, close-ups of the most distinctive pieces, expressive portrait shots, both of people and of animals, as well as wide angle shots of landscapes. He describes his work as a striving to express his feelings, and not to present the world.

The exhibition was created in collaboration of Flying Gallery Foundation with ZPAF Old Gallery, 104 gallery in Paris, and the Representation of Wallonia and Brussels in Poland. The partners of the exhibition are the Belgian Chamber of Commerce and XBS company. Its curators are Clotilde Simonis-Gorska and Lena Wicherkiewicz.

The “toujours l’aurore” series, which consists of 137 photographies, was produced by 104 gallery in Paris for the exhibition there in 2014.

en silence je l’ai aimé

un film de Jean-François Spricigo et Alexandre Tharaud
17 minutes, 2014

« en silence je l’ai aimé » est une correspondance fictive entre deux vivants, soi et l’inconnu, le loup et l’enfant, le silence et la vie. Ces échanges s’inscrivent avec des images, des mots, ma voix, autant d’insouciance traversée par la musique composée et interprétée par le pianiste Alexandre Tharaud.

texte et images : Jean-François Spricigo
musique : Alexandre Tharaud
montage : Gabriel Humeau

ensemble


atelier piloté par le CENTQUATRE-Paris et mené par Jean-François Spricigo
13 au 31 mai dans les écuries du CENTQUATRE-Paris

La question de la représentation se pose d’autant aujourd’hui que l’outil photographique est intégré à nombre d’accessoires usuels. Le plus commun, le téléphone portable, remplit à la fois la fonction de propagateur d’informations privées ou publiques (souvent l’un confondant l’autre), auquel s’ajoute fréquemment la prétention d’imposer la preuve par l’image.
La perspective du témoin moderne ne consiste pas tant à observer un évènement que de s’y faire voir.
Le « savoir-faire » importe dès lors bien moins que le « faire-savoir ».

Quelle place reste-t-il à l’humilité, précieuse amie de la lucidité ?
Comment se regarder sereinement si ce n’est en regardant mieux le monde tel qu’il est et non tel que nos peurs ou nos désirs de sécurité voudraient le réduire ?
Et si nous laissions libre l’ensemble des énergies nous traverser pour enfin oser jouer ?
La discipline, l’exigence, c’est avant tout de constater le jeu – sans feindre d’en ignorer les règles – ainsi le « je » s’exprime en dehors de la revendication, l’essentiel devient nécessaire.
Il n’y a pas plus de légitimité au ressenti du bonheur qu’à celui du malheur, cette considération évolue, voire s’inverse dans le temps. Rien à attendre ni à atteindre, simplement être à l’attention de ce qui est déjà là. Observer avant de commenter, accueillir sans craindre, constater que la satisfaction n’est pas dans la récompense.

L’exploration tranquille offre la distance appropriée, le détachement sans l’indifférence.
Je leur ai proposé cette disponibilité, ils l’ont accepté, ils l’ont investi ; c’est avec joie et émerveillement que j’ai rencontré les élèves du collège Valmy.

Jean-François Spricigo

(…) La Fatuité moderne aura beau rugir, éructer tous les borborygmes de sa ronde personnalité, vomir tous les sophismes indigestes dont une philosophie récente l’a bourrée à gueule-que-veux-tu, cela tombe sous le sens que l’industrie, faisant irruption dans l’art, en devient la plus mortelle ennemie, et que la confusion des fonctions empêche qu’aucune soit bien remplie. La poésie et le progrès sont deux ambitieux qui se haïssent d’une haine instinctive, et, quand ils se rencontrent dans le même chemin, il faut que l’un des deux serve l’autre. S’il est permis à la photographie de suppléer l’art dans quelques-unes de ses fonctions, elle l’aura bientôt supplanté ou corrompu tout à fait, grâce à l’alliance naturelle qu’elle trouvera d’être la servante des sciences et des arts, mais la très-humble servante, comme l’imprimerie et la sténographie, qui n’ont ni créé ni suppléé la littérature. (…)

Je sais bien que plusieurs me diront : « La maladie que vous venez d’expliquer est celle des imbéciles. Quel homme, digne du nom d’artiste, et quel amateur véritable a jamais confondu l’art avec l’industrie ? » Je le sais, et cependant je leur demanderai à mon tour s’ils croient à l’action des foules sur les individus et à l’obéissance involontaire, forcée, de l’individu à la foule. Que l’artiste agisse sur le public, et que le public réagisse sur l’artiste, c’est une loi incontestable et irrésistible ; d’ailleurs les faits, terribles témoins, sont faciles à étudier ; on peut constater le désastre. De jour en jour l’art diminue le respect de lui-même, se prosterne devant la réalité extérieure, et le peintre devient de plus en plus enclin à peindre, non pas ce qu’il rêve, mais ce qu’on lui impose de voir. Cependant c’est un bonheur de rêver, et c’était une gloire d’exprimer ce qu’on rêvait ; mais que dis-je ! connaît-il encore ce bonheur ? L’observateur de bonne foi affirmera-t-il que l’invasion de la photographie et la grande folie industrielle sont tout à fait étrangères à ce résultat déplorable ? Est-il permis de supposer qu’un peuple dont les yeux s’accoutument à considérer les résultats d’une science matérielle comme les produits du beau n’a pas singulièrement, au bout d’un certain temps, diminué la faculté de juger et de sentir ce qu’il y a de plus éthéré et de plus immatériel ?

Charles Baudelaire 1821-1867 / Extrait du Salon de 1859